Une activité interprofessionnelle peut-elle améliorer l’attitude des étudiants face à la collaboration médecin-pharmacien?
Ce que cette étude nous apprend
- Étude prospective avant-après, au sein d’une université de la Caroline du sud, États-Unis.
- Échantillon de 241 étudiants dont 79 étudiants de 3ème année en pharmacie et 162 étudiants de 2ème année en médecine.
- Dans le cadre d’un cours universitaire, des équipes ont été formées. Celles-ci étaient composées d’un étudiant de 3ème année en pharmacie et de deux étudiants de 2ème année en médecine. L’activité a consisté en la rencontre par l’équipe d’un patient mentor. Les trois étudiants ont alors fait l’entrevue du patient en plus de son histoire pharmacothérapeutique. Ils ont également fait une analyse en collaboration, ont discuté de la médication du patient et ont finalement écrit un texte dans lequel ils ont identifié les problèmes liés à la médication du patient en plus de réfléchir sur l’expérience interprofessionnelle. Les étudiants ont été appelés à remplir un sondage validé, «The Scale of Attitudes Toward Physician-Pharmacist Collaboration», pour mesurer leur attitude face à la collaboration interprofessionnelle avant et après l’activité. Une échelle de quatre points (allant de 1 (fortement en désaccord) à 4 (fortement d’accord)) a été utilisée.
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «les pharmaciens sont qualifiés pour évaluer et répondre aux besoins de traitement médicamenteux des patients»: 3 avant l’activité vs 3 après l’activité (différence non significative p>0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «pendant leurs études, les étudiants en pharmacie et en médecine devraient être impliqués ensemble dans des travaux d’équipe dans le but de comprendre les rôles respectifs de chacun»: 3 avant l’activité vs 3 après l’activité (différence non significative p>0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «les pharmaciens peuvent contribuer aux décisions au sujet des interactions médicamenteuses affectant le patient»: 4 avant l’activité vs 4 après l’activité (différence non significative p>0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «les pharmaciens ont une expertise spéciale dans le conseil au patient pour le traitement médicamenteux»: 3 avant l’activité vs 3 après l’activité (différence non significative p>0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «les pharmaciens et les médecins devraient contribuer tous les deux aux décisions au sujet du type et du dosage des médicaments donnés aux patients»: 3 avant l’activité vs 3 après l’activité (différence non significative p>0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «la fonction première des pharmaciens est de servir la prescription du médecin sans poser de questions»: 2 avant l’activité vs 2 après l’activité (différence non significative p>0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «les pharmaciens, tout comme les médecins, devraient avoir des responsabilités pour la surveillance des effets des médicaments sur les patients»: 3 avant l’activité vs 3 après l’activité (différence significative p<0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «les pharmaciens devraient clarifier une ordonnance de médecin lorsqu’ils pensent qu’il pourrait potentiellement y avoir un effet néfaste pour le patient »: 4 avant l’activité vs 4 après l’activité (différence significative p<0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «les médecins devraient consulter les pharmaciens pour aider les patients avec les effets secondaires ou réfractaires aux traitements médicamenteux»: 3 avant l’activité vs 3 après l’activité (différence non significative p>0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «les médecins devraient être mis au courant que les pharmaciens peuvent aider dans l’élaboration du bon traitement médicamenteux »: 4 avant l’activité vs 4 après l’activité (différence non significative p>0,05);
- Score médian des étudiants en médecine pour la question suivante: «des relations interprofessionnelles entre les médecins et les pharmaciens devraient être incluses dans leur programme d’éducation professionnelle»: 3 avant l’activité vs 3 après l’activité (différence non significative p>0,05).
Ce que nous savions déjà
- Le rôle et les retombées du pharmacien sont relativement bien documentés de manière générale.
- Les professionnels de la santé sont de plus en plus appelés à travailler en collaboration afin de fournir des soins optimaux aux patients. Il est donc intéressant d’évaluer la perception des étudiants face au travail interdisciplinaire.
Ce qu’on se pose comme question
- L’attitude déjà positive des étudiants en médecine à l’égard du travail interdisciplinaire a-t-elle limité la portée de l’amélioration des résultats avant versus après l’activité?
- Le taux de participation générale au sondage n’était que de 65%. Les résultats auraient-ils été différents avec un meilleur taux de participation?
- De telles activités peuvent-elles être menées conjointement avec des étudiants de toutes les professions de la santé?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Réfléchir à l’implantation d’activités interdisciplinaires dans le cursus académique des futurs professionnels de la santé afin de leur permettre d’identifier les rôles et la place de chacun des professionnels dans l’équipe de soins.
Auteur: Émilie Mégrourèche
Relecteurs: Mylène Breton
Création : 13 juillet 2015
Publication: 3 février 2016