Gestion d’une clinique d’ajustement de la pharmacothérapie de l’insuffisance cardiaque: pharmaciens versus infirmières et médecins, quels résultats?

Martinez AS, Saef J, Paszczuk A, Bhatt-Chugani H. Implementation of a pharmacist-managed heart failure medication titration clinic. Am J Health Syst Pharm. 2013 Jun 15;70(12):1070-6. 

Ce que cette étude nous apprend

  • Étude avant-après, rétrospective au sein d’une clinique d’insuffisance cardiaque aux États-Unis.
  • Échantillon de 55 patients dont 28 dans le groupe intervention et 27 dans le groupe contrôle.
  • Afin d’améliorer la prise en charge de la pharmacothérapie des patients insuffisants cardiaques, une clinique d’ajustement de la pharmacothérapie gérée par des pharmaciens a été mise en place. Les pharmaciens de la clinique ont évalué, ont initié et ajusté la thérapie en suivant des protocoles spécifiques. Ils ont suivi les paramètres clinico-biologiques des patients: demande de tests de laboratoire, suivi du poids, des signes vitaux et du statut volumique des patients. Les suivis ont été menés en personne ou par téléphone à des intervalles de deux semaines jusqu’à l’atteinte des doses cibles. Au cours des appels téléphonique, les pharmaciens ont accordé du temps pour l’enseignement au patient. Le groupe contrôle incluait les patients dont l’ajustement de la pharmacothérapie a été pris en charge par une infirmière ou un médecin avant la mise en place de la dite clinique.
  • Pourcentages de patients chez qui les doses cibles de IECA/ARA ont été atteintes: différence significative entre le groupe contrôle et le groupe intervention: 31% (n=28) et 52,9% (n=27) respectivement, p=0,007.
  • Pourcentages de patients chez qui les doses cibles de béta-bloquants ont été atteintes: différence significative entre le groupe contrôle et le groupe intervention: 24,7% (n=23) et 49% (n=23) respectivement, p=0,012.
  • Pourcentages moyens des doses cibles atteintes pour les IECA/ARA: différence significative entre le groupe contrôle et le groupe intervention p=0,004 (les pourcentages ne sont pas présentés dans l’article).
  • Pourcentages moyens des doses cibles atteintes pour les béta-bloquants: différence significative entre le groupe contrôle et le groupe intervention p=0,04 (les pourcentages ne sont pas présentés dans l’article).

Ce que nous savions déjà

  • Le rôle et les retombées du pharmacien dans l’insuffisance cardiaque sont relativement bien documentés. Des études recensent son implication aux niveaux des bilans comparatifs de médicaments à l’arrivée et au départ, des conseils aux patients individuels et en groupe, de l’éducation thérapeutique, de l’évaluation de l’utilisation des médicaments, de l’enseignement à l’extérieur du département de pharmacie, de l’évaluation de la pharmacothérapie, des réponses aux questions, aux niveaux des réunions multidisciplinaires, des suivis de conformité, de la surveillance de la pharmacothérapie, de la prescription des médicaments et des tournées cliniques.
  • On peut consulter le site Impact Pharmacie et la fiche synthèse «Insuffisance cardiaque»

Ce qu’on se pose comme question

  • Le devis de l’étude était-il adéquat pour permettre une évaluation juste des retombées du travail du pharmacien dans une telle clinique?
  • L’étude n’a pas cherché à évaluer les retombées de la prise en charge des patients sur la mortalité et la morbidité. Peut-on espérer une différence au niveau de ces marqueurs?

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Évaluer la possibilité de mise en place de cliniques d’ajustement gérées par des pharmaciens.
  • Réfléchir aux retombées possibles sur le système de santé.

Auteur : Émilie Mégrourèche
Relecteurs: Mylène Breton
Création : 22 mai 2015
Publication : 24 juin 2015

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