Ce que cette étude nous apprend
- Revue systématique visant à décrire les effets des interventions pharmaceutiques sur les patients utilisant des antinéoplasiques en contexte ambulatoire.
- La recherche bibliographique a permis de recenser 874 articles. Au total, 11 articles ont été inclus.
- Les études incluses ont été faites aux États-Unis (n=3), en Espagne (n=2), au Japon (n=2), en Allemagne (n=1), Australie (n=1), Chine (n=1) et Singapour (n=1).
- Les articles retenus avaient pour devis d’études : avant-après (n=5), études de cohorte (n=4), étude transversale (n=1) et étude randomisée contrôlée (n=1). Six études ont eu recours à un groupe contrôle bénéficiant des soins usuels.
- Les patients inclus dans l’étude étaient des patients en soins ambulatoires. La taille des échantillons variait de 12 à 249 patients, mais la majorité des études ont inclus moins de 100 patients.
- Différents types d’interventions sont rapportés dans la revue, soit des conseils aux patients, des ajustements de traitements de support selon des protocoles pré-établis, des suggestions de modifications thérapeutiques aux médecins, de l’éducation pour les professionnels de la santé, des prescriptions de tests de laboratoire, puis finalement des références de patients à d’autres professionnels de la santé (psychologue).
- La majorité des interventions rapportent des suivis d’une durée inférieure à 12 mois.
- Les issues évaluées sont : le taux de contrôle des nausées et vomissement, la satisfaction des patients, la qualité de vie, la fréquence des effets secondaires, la fréquence de problèmes liés à la pharmacothérapie et le coût des traitements antiémétiques.
- Quatre études ont rapporté une diminution significative des effets secondaires et des symptômes associés au cancer.
- Trois études ont rapporté une augmentation significative de la satisfaction du patient.
- Deux études ont rapporté une augmentation significative de la qualité de vie.
- Une étude a rapporté une diminution significative des coûts des antiémétiques.
- Deux études ont rapporté une augmentation significative de l’observance au traitement.
Ce que nous savions déjà
- Les rôles et les retombées du pharmacien dans la prise en charge des patients en oncologie sont peu documentés. Cette revue est la première a être publiée à ce sujet.
- On peut consulter le site Impact Pharmacie et la fiche synthèse sur le cancer
Ce qu’on se pose comme question
- La taille d’échantillon limitée dans la majorité des études recensées limite-t-elle l’extrapolation des données ?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Établir un lien de confiance avec son patient
- Faire connaître le répertoire «Gérer les symptômes et les effets secondaires» aux patients pour les mesures non pharmacologiques pouvant soulager leurs symptômes.
- Référer les patients à la Société canadienne du cancer pour avoir plus d’information
- Utiliser le GEOQ pour guider les consultations auprès du patient
- Partager toutes notes au dossier (plans de surveillance, suivis, plan de soins) entre les pharmaciens d’établissements et les pharmaciens communautaires pour optimiser la qualité des soins prodigués aux patients.
- Lire le rapport «Recommandations sur le rôle du pharmacien en oncologie dans les établissements de santé» rédigé par l’APES pour optimiser sa pratique.
- S’assurer de suivre des formations continues considérant le nombre grandissant de traitements anticancéreux
Auteurs : Nesrine Nimer, Éléonore Ferrand, Kristina Bourdeau
Création : 25 avril 2019