Quel est l’impact du pharmacien en oncologie ?

Colombo LRP, Aguiar PM, Lima TM, Storpirtis S. The effects of pharmacist interventions on adult outpatients with cancer: A systematic review. J Clin Pharm Ther. 2017 Aug;42(4):414-424. 

Ce que cette étude nous apprend

  • Revue systématique visant à décrire les effets des interventions pharmaceutiques sur les patients utilisant des antinéoplasiques en contexte ambulatoire.
  • La recherche bibliographique a permis de recenser 874 articles. Au total, 11 articles ont été inclus.
  • Les études incluses ont été faites aux États-Unis (n=3), en Espagne (n=2), au Japon (n=2), en Allemagne (n=1), Australie (n=1), Chine (n=1) et Singapour (n=1).
  • Les articles retenus avaient pour devis d’études :  avant-après (n=5), études de cohorte (n=4), étude transversale (n=1) et étude randomisée contrôlée (n=1). Six études ont eu recours à un groupe contrôle bénéficiant des soins usuels.
  • Les patients inclus dans l’étude étaient des patients en soins ambulatoires. La taille des échantillons variait de 12 à 249 patients, mais la majorité des études ont inclus moins de 100 patients.
  • Différents types d’interventions sont rapportés dans la revue, soit des conseils aux patients, des ajustements de traitements de support selon des protocoles pré-établis, des suggestions de modifications thérapeutiques aux médecins, de l’éducation pour les professionnels de la santé, des prescriptions de tests de laboratoire, puis finalement des références de patients à d’autres professionnels de la santé (psychologue).
  • La majorité des interventions rapportent des suivis d’une durée inférieure à 12 mois.
  • Les issues évaluées sont : le taux de contrôle des nausées et vomissement, la satisfaction des patients, la qualité de vie, la fréquence des effets secondaires, la fréquence de problèmes liés à la pharmacothérapie et le coût des traitements antiémétiques.
  • Quatre études ont rapporté une diminution significative des effets secondaires et des symptômes associés au cancer.
  • Trois études ont rapporté une augmentation significative de la satisfaction du patient.
  • Deux études ont rapporté une augmentation significative de la qualité de vie.
  • Une étude a rapporté une diminution significative des coûts des antiémétiques.
  • Deux études ont rapporté une augmentation significative de l’observance au traitement.

Ce que nous savions déjà

  • Les rôles et les retombées du pharmacien dans la prise en charge des patients en oncologie sont peu documentés. Cette revue est la première a être publiée à ce sujet.
  • On peut consulter le site Impact Pharmacie et la fiche synthèse sur le cancer

Ce qu’on se pose comme question

  • La taille d’échantillon limitée dans la majorité des études recensées limite-t-elle l’extrapolation des données ?

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Établir un lien de confiance avec son patient
  • Faire connaître le répertoire «Gérer les symptômes et les effets secondaires» aux patients pour les mesures non pharmacologiques pouvant soulager leurs symptômes.
  • Référer les patients à la Société canadienne du cancer pour avoir plus d’information
  • Utiliser le GEOQ pour guider les consultations auprès du patient
  • Partager toutes notes au dossier (plans de surveillance, suivis, plan de soins) entre les pharmaciens d’établissements et les pharmaciens communautaires pour optimiser la qualité des soins prodigués aux patients.
  • Lire le rapport «Recommandations sur le rôle du pharmacien en oncologie dans les établissements de santé» rédigé par l’APES pour optimiser sa pratique.
  • S’assurer de suivre des formations continues considérant le nombre grandissant de traitements anticancéreux

Auteurs : Nesrine Nimer, Éléonore Ferrand, Kristina Bourdeau

Création : 25 avril 2019

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Quel est l’impact de la télépharmacie auprès de patients ambulatoires ?

Niznik JD, He H, Kane-Gill SL. Impact of clinical pharmacist services
delivered via telemedicine in the outpatient or ambulatory care setting: A
systematic review. Res Social Adm Pharm. 2017 Oct 28. pii: S1551-7411(17)30236-X.

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Ce que cette étude nous apprend

  • Revue de littérature effectuée dans trois bases de données : Medline, SCOPUS et EMBASE incluant les articles publiés jusqu’en mai 2016.
  • Les lignes directrices PRISMA ont été respectées pour la sélection des articles.
  • Les critères d’inclusion sont des études utilisant la télépharmacie telle que définie dans l’American Telemedicine Association, celles impliquant le pharmacien dans l’intervention, soit exclusivement ou en collaboration avec d’autres professionnels de la santé, puis celles incluant les patients en soins ambulatoires.
  • Les étude limitées à la distribution des médicaments ou la préparation de produits
    pharmaceutiques ont été exclues.

 

  • La recherche bibliographique a permis de recenser 330 articles, dont 34 articles ont été inclus.
  • Parmi ces 34 articles, 59% (20/34) avaient pour devis des études randomisées contrôlées, 21% (7/34) des études de cohorte, 9% (3/34) des études non randomisées, 6% (2/34) des études randomisées d’efficacité, 3% (1/34) de revue rétrospective et 3% (1/34) d’analyse de coûts-efficacité.
  • Les patients inclus dans cette revue sont en soins ambulatoires.
  • Les outils de télécommunication utilisés par le pharmacien étaient : le téléphone (74% ; 25/34), des vidéo-conférences (12% ; 4/34), la messagerie texte (9%; 3/34), des courriels électroniques (6% ; 2/34), le fax (3% ; 1/34).
  • Les interventions étaient réalisées dans un cadre de suivis planifiés (par rendez-vous), continus (gestion des paramètres en continu, puis intervention au besoin) ou absents (pas de suivi régulier ou alertes automatisées en cas de problème.)
  • 30 études ont évalué l’impact de la télépharmacie dans la gestion des cibles thérapeutiques, sept études sur l’adhérence aux traitements et deux études sur l’autogestion de la maladie.
  • Toutes les études ont eu recours à un groupe contrôle pour mesure l’impact des interventions.
  • Les issues ont été analysées statistiquement puis classées selon leurs résultats : marqueurs positifs (p<0.05), neutres (p>0.05) ou négatifs (p<0.05 et en faveur du groupe contrôle).

 

  • Pour la mesure de la gestion des cibles thérapeutiques, les études ont identifiées 30 interventions parmi lesquelles 19 (68%) présentent des
    marqueurs positifs, 10 (33%) des marqueurs neutres et une (3%) un marqueur négatif.
  • Deux études randomisées contrôlées ont fait l’objet de l’évaluation de l’impact de la télépharmacie sur l’autogestion de la maladie et ont toutes deux présenté des marqueurs positifs de l’intervention planifiée du pharmacien.
  • Concernant la mesure de l’adhérence au traitement, les études ont identifiées sept interventions mesurées sur huit issues parmi lesquelles cinq présentent des marqueurs positifs (62.5%), trois marqueurs neutres (37.25%).

Ce que nous savions déjà

Ce qu’on se pose comme question

  • Y aurait-il plus de marqueurs négatifs si toutes les études comparaient une intervention en personne vs. par télépharmacie ?
  • Y aurait-il une différence significative entre la qualité des soins cliniques faits par communication téléphonique ou video-conférences ?

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Documenter tous les conseils faits par téléphone ou vidéo-conférence et y noter la durée.
  • Avoir un mode d’authentification sécuritaire lors des consultations téléphoniques pour préserver la confidentialité.

 

Auteur : Nesrine Nimer, Éléonore Ferrand

Création : 1 Février 2018

Les interventions du pharmaciens chez les diabétiques apportent-elles un impact positif ?

Alfayez OM, Al Yami MS, Fazel MT. The impact of pharmacists providing direct
patient care as members of interprofessional teams on diabetes management. Saudi
Pharm J. 2017 Nov;25(7):1019-1021

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Ce que cette étude nous apprend

  • Étude rétrospective avant-après, au University Medical Center South Campus (CUMC-S) Diabetes Physician Offices en Arizona aux États-Unis.
  • 28 patients diabétiques ont été inclus à l’étude avec les critères d’inclusion suivants: âgés de plus de 18 ans, patients vus par un pharmacien clinicien au moins deux fois entre août 2014 et mai 2015 et patients ayant des valeurs d’HbA1c pour au moins 6 mois avant et après la première visite avec le pharmacien.
  • Le pharmacien dans cet établissement travaille en collaboration avec le médecin en ajustant la médication, prescrivant des laboratoires, faisant des recommandations nécessaires et en offrant de l’éducation thérapeutique aux patients pour l’auto-gestion du diabète.
  • On observe une diminution significative de l’HbA1c des patients après l’intervention du pharmacien : 8,77 +/- 2.48 % avant l’intervention vs. 7,59 +/- 1.18% après l’intervention (p=0,04).
  • On observe une diminution non significative de la pression artérielle systolique des patients après l’intervention : 131.39 mmHg (± 23.61) avant intervention vs 120.92 mmHg (±28.39) après intervention (p=0.094).
  • On observe une diminution non significative de la pression artérielle diastolique des patients après l’intervention : 75.96 mmHg (±11.82) avant intervention vs 71.92 mmHg (±12.91) après intervention (p=0.055).
  • Il n’y avait pas de différence statistiquement significative sur le nombre de patients utilisant un IECA/ARA ou une statine.

Ce que nous savions déjà

Ce qu’on se pose comme question

  • Y aurait-il eu une différence statistiquement significative sur la diminution de pression artérielle si on avait un plus grand échantillon de population à l’étude ?
  • Quelle a été la nature de l’intervention éducative auprès des patients ?

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Avec la loi 41, si le patient n’a pas de médecin de famille, faire une demande de cibles thérapeutiques au dernier prescripteur, puis prendre en charge son diabète.
  • Chez les patients nouvellement diagnostiqués
    • prescrire un niveau d’HbA1c aux 3 mois si ce n’est pas déjà fait
    • Investiguer sur l’HTA, l’insuffisance rénale et la dyslipidémie si ce n’est pas déjà fait

L’usage de la télépharmacie en hypertension artérielle

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Scala D, Menditto E, Caruso G, Monetti VM, Orlando V, Guerriero F, Buonomo G,
Caruso D, D’Avino M. Are you more concerned about or relieved by medicines? An
explorative randomized study of the impact of telephone counseling by pharmacists
on patients’ beliefs regarding medicines and blood pressure control. Patient Educ
Couns. 2017 Dec 9. pii: S0738-3991(17)30652-3. 

Ce que cette étude nous apprend

  • Étude randomisée contrôlée dans le Centre for the Diagnosis and theory of Arterial Hypertension dans l’hôpital de Cardarelli, Italie.
  • Échantillon de 164 adultes avec hypertension non contrôlée ((TAS>140 mmHg; TAD > 90 mmHg) ou (TAS>130 mmHg; TAD > 80 mmHg si diabétiques ou en IRC)) sous traitement antihypertenseurs depuis au moins 6 mois, excluant les femmes enceintes, allaitantes et les patients atteints de démence.
  • Les patients du groupe contrôle (n=80) ont reçu des soins usuels: prise en charge interdisciplinaire incluant le pharmacien qui a expliqué les traitements prescrits ainsi que les mesures non pharmacologiques.
  • Les patients du groupe d’intervention (n=84) ont reçu, en plus de ces services, des consultations téléphoniques aux deux semaines pendant 12 mois.
    Lors du recrutement des patients, le pharmacien voyait le patient en personne. Pendant cette consultation, le pharmacien expliquait les risques sur la santé de l’hypertension artérielle et établissait un plan de suivi téléphonique personnalisé.  Étaient abordés: les habitudes de vie des patients, les connaissances de la pathologie et des traitements, les méthodes à mettre en place pour améliorer l’observance,  le tabagisme, la perte de poids, l’alimentation, la consommation d’alcool et le stress. Lors des appels, l’évolution des pressions artérielles, les changements potentiels, les difficultés rencontrées, la présence d’effets secondaires,les oublis de doses ou les habitudes de vie étaient discutés.  À la fin de chaque appel, une restitution des connaissances était demandée.
  • L’impact de l’intervention était évaluée sur les données de pression artérielle rapportées par le patient et le questionnaire Belief on Medicine Questionnaire (BMQ) qui explore les croyances des patients liées aux médicaments. Le BMQ évalue en premier lieu le score «Necessity» c’est à dire le niveau d’importance qu’accorde le patient aux antihypertenseurs et le score «Concerns» qui explore les préoccupations du patient en rapport avec les antihypertenseurs.
  • Les patients des deux groupes ne présentaient pas de différence significative à t0 sur les issues mesurées.
  • Plusieurs résultats à retombées positives sont présentés dans l’étude après 12 mois :
    • TAS
      135,5±12,3 mm Hg pour le groupe d’intervention vs. 147,9±17,5 mm Hg pour le groupe contrôle p<0,001,
    • TAD
      86,0±7,3 mm Hg pour le groupe d’intervention vs. 90,6±5,4 pour le groupe contrôle , p<0,001,
    • Score Necessity (BMQ) (score allant de 5 à 25):
      21,07±3,08 points dans le groupe d’intervention vs. 18,11±3,51 points ,p<0,001,
    • Score Concerns (BMQ)  (score allant de 5 à 25):
      13,55±4,15 point pour le groupe d’intervention vs. 18,39±3,71 pour le groupe contrôle, p<0,001.

Ce que nous savions déjà

  • Une revue de la littérature évalue l’impact de la télépharmacie sur les soins des patients, dont plusieurs études incluant l’hypertension artérielle comme affection: PMID29100941
  • Le rôle et les retombées du pharmacien dans la prise en charge de l’hypertension sont relativement bien documentés. Plusieurs études décrivant les interventions des pharmaciens par télépharmacie en hypertension artérielles peuvent être consultées : PMID24004706 PMID25952471 et deux articles pivots PMID23821088  PMID18577730

Ce qu’on se pose comme question

  • Les résultats auraient-ils été statistiquement significatifs si les données de pression artérielle n’étaient pas rapportées par les patients ?
  • Quelle était la durée moyenne des interventions téléphoniques ?
  • Quels ont été les coûts supplémentaires associés aux suivis fait par le pharmacien dans le groupe d’intervention ?
  • Des suivis moins serrés (par exemple aux 4 semaines) pourraient-ils avoir un impact similaire sur la diminution de la pression artérielle ?
  • Les effets bénéfiques des interventions ont-t-ils préservés une fois l’étude terminée ?
  • Comment était documenté l’intervention au dossier ?
  • Quel est la part attribuable aux autres professionnels de santé sur les résultats de l’intervention ?
  • Quel est l’impact de l’intervention sur les habitudes de vie des patients (tabac, alimentation, activité physique) ?

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Utiliser le BMQ lors de l’initiation des traitements pour prédire l’observance des patients aux traitements et proposer un suivi en conséquence.
  • Pour optimiser les suivis, demander au patient quels moments de la journée et de la semaine il préfère être rejoins et à quel numéro (résidentiel, cellulaire, au travail).
  • Noter au dossier du patient les objectifs ciblés avec le patient de la méthode «SMART» et faire un suivi de la progression au moins à mi-chemin du délai

Auteur : Nesrine Nimer, Éléonore Ferrand
Création : 31 janvier 2018

Comment le pharmacien optimise-t-il la prise en charge du diabète gestationnel ?

20180112 visual abstract - Obs-gyn BattaBatta RA, Kasabri V, Akour A, Hyassat D, Albsoul-Younes A. Impact of clinical
pharmacists intervention on management of hyperglycemia in pregnancy in Jordan.
Int J Clin Pharm. 2017 Nov 14. doi: 10.1007/s11096-017-0550-3. [Epub ahead of
print] PubMed PMID: 29134488.

Ce que cette étude nous apprend

  • Étude randomisée contrôlée prospective à Amman, Jordanie au National center for Diabetes, Endocrinology and Genetics.
  • L’intervention a été réalisée entre avril 2016 et janvier 2017.
  • 87 patientes ont été incluses, dont 34 dans le groupe contrôle et 51 dans le groupe d’intervention. Critère d’inclusion : femme enceinte de 20-28 semaines de grossesse, avec hyperglycémie. Les femmes enceintes ayant un diabète déjà connu ont été exclues.
  • Le pharmacien réalise cinq consultations par patiente dans le groupe d’intervention entre le 5e-7e mois de grossesse et  6 semaines post-partum.
    Lors de la consultation, il distribue une brochure informative, éduque la patiente sur sa maladie et sa gestion, les complications associées, les cibles thérapeutiques ainsi que les traitements prescrits. Il s’occupe également de faire le suivi des plusieurs paramètres évalués par des questionnaires.
  • Les outils utilisés pour mesurer l’impact du pharmacien chez ces patientes sont: un questionnaire de connaissance suite à l’éducation thérapeutique, le questionnaire SF-36 pour mesurer la qualité de vie, ainsi que l’HbA1c et glycémie à jeun pour suivre l’évolution du diabète.
  • Le pharmacien a apporté un impact positif significatif sur:
    • L’amélioration de l’HbA1c;
      • -0,08% +/- 0,43 (groupe contrôle)   v.s.  -0,54% +/- 1,47 (groupe d’intervention) (p=0.04).
    • Le pourcentage de patientes contrôlées selon la glycémie à jeun ;
      • Dès le 2e suivi :
        • 64,7% des femmes dans le groupe contrôle v.s. 94,1% des femmes dans le groupe d’intervention (p=0.001);
      • Puis persistant au 3e suivi :
        • 61,8% des femmes dans le groupe contrôle v.s. 90,2% des femmes dans le groupe d’intervention (p=0.003).
    • Le pourcentage de femmes ayant des épisodes d’hypoglycémies sévères :
      • 8.8% des femmes dans le groupe contrôle v.s. 0% des femmes dans le groupe d’intervention (p=0.049);
    • Le pourcentage d’accouchements nécessitant une césarienne;
      • 58,8% des femmes du groupe contrôle v.s. 35,3 % des femmes du groupe d’intervention (p=0.04).
    • Les connaissances sur la maladie (questionnaire élaboré par le pharmacien validé à l’interne; résultat sur 10);
      • 7,32 +/- 1.95 pour le groupe contrôle v.s. 9,22 +/- 2,42 pour le groupe d’intervention (p=0.001).
    • Le bien-être émotionnel (test SF-36);
      • – 13,54 +/- 9,92 pour le groupe contrôle v.s. – 2,08 +/- 5,25 pour le groupe d’intervention (p<0.001).
    • La fonction sociale (test SF-36);
      • -23,53 +/- 17,34 pour le groupe contrôle v.s. -13,97 +/- 17,43 pour le groupe d’intervention (p<0.001).

Ce que nous savions déjà

  • Il existe peu de données dans la littérature explorant le rôle et les impacts du pharmacien auprès des femmes enceintes diabétiques. On recense toutefois un article présentant l’impact du pharmacien dans le champ de la dépression et du diabète en grossesse. PMID10199962 
  • On peut toutefois consulter le site Impact Pharmacie et les fiches synthèses sur le thème du diabète et en obstétrique/gynécologie.

Ce qu’on se pose comme question

  • Une étude faites ailleurs qu’en Jordanie aurait-elle présenté des résultats similaires ?
  • Quelle était la durée consacrée à chaque consultation par le pharmacien ? Serait-il possible de répliquer l’intervention du pharmacien avec des restrictions temporelles ?
  • Le suivi des patientes était individualisé, quel serait l’impact d’un suivi en groupe ?
  • Les différences seraient-elles encore plus significatives si les consultations pharmaceutiques avaient débutées plus tôt dans la grossesse ?
  • Deux patientes du groupe contrôle et une femme du groupe intervention ont par la suite développé un diabète détecté 6 semaines après l’accouchement. Un suivi sur un plus long terme aurait-il permis de détecter d’autres cas ?

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Compte tenu des risques plus élevés de développer un diabète post-partum, il est important de sensibiliser les patientes à faire un dépistage entre 6 semaines et 6 mois après l’accouchement.
  • En pratique communautaire :
    • instaurer des méthodes pédagogiques variées pour éduquer les femmes enceintes sur leur diabète en grossesse (dépliants, vidéos, consultation en groupe, apprendre à naviguer sur Diabète Québec).
    • Évaluer les connaissances des patientes pré-consultation et aux suivis avec un questionnaire standardisé ou validé par des pairs.
  • Dans les établissements de santé :
    • Offrir au moins une consultation avec un pharmacien clinicien à chaque femme enceinte en hyperglycémie.

 

Auteurs : Nesrine Nimer, Éléonore Ferrand

Création : 21 janvier 2018