Niznik JD, He H, Kane-Gill SL. Impact of clinical pharmacist services
delivered via telemedicine in the outpatient or ambulatory care setting: A
systematic review. Res Social Adm Pharm. 2017 Oct 28. pii: S1551-7411(17)30236-X.
Ce que cette étude nous apprend
- Revue de littérature effectuée dans trois bases de données : Medline, SCOPUS et EMBASE incluant les articles publiés jusqu’en mai 2016.
- Les lignes directrices PRISMA ont été respectées pour la sélection des articles.
- Les critères d’inclusion sont des études utilisant la télépharmacie telle que définie dans l’American Telemedicine Association, celles impliquant le pharmacien dans l’intervention, soit exclusivement ou en collaboration avec d’autres professionnels de la santé, puis celles incluant les patients en soins ambulatoires.
- Les étude limitées à la distribution des médicaments ou la préparation de produits
pharmaceutiques ont été exclues.
- La recherche bibliographique a permis de recenser 330 articles, dont 34 articles ont été inclus.
- Parmi ces 34 articles, 59% (20/34) avaient pour devis des études randomisées contrôlées, 21% (7/34) des études de cohorte, 9% (3/34) des études non randomisées, 6% (2/34) des études randomisées d’efficacité, 3% (1/34) de revue rétrospective et 3% (1/34) d’analyse de coûts-efficacité.
- Les patients inclus dans cette revue sont en soins ambulatoires.
- Les outils de télécommunication utilisés par le pharmacien étaient : le téléphone (74% ; 25/34), des vidéo-conférences (12% ; 4/34), la messagerie texte (9%; 3/34), des courriels électroniques (6% ; 2/34), le fax (3% ; 1/34).
- Les interventions étaient réalisées dans un cadre de suivis planifiés (par rendez-vous), continus (gestion des paramètres en continu, puis intervention au besoin) ou absents (pas de suivi régulier ou alertes automatisées en cas de problème.)
- 30 études ont évalué l’impact de la télépharmacie dans la gestion des cibles thérapeutiques, sept études sur l’adhérence aux traitements et deux études sur l’autogestion de la maladie.
- Toutes les études ont eu recours à un groupe contrôle pour mesure l’impact des interventions.
- Les issues ont été analysées statistiquement puis classées selon leurs résultats : marqueurs positifs (p<0.05), neutres (p>0.05) ou négatifs (p<0.05 et en faveur du groupe contrôle).
- Pour la mesure de la gestion des cibles thérapeutiques, les études ont identifiées 30 interventions parmi lesquelles 19 (68%) présentent des
marqueurs positifs, 10 (33%) des marqueurs neutres et une (3%) un marqueur négatif. - Deux études randomisées contrôlées ont fait l’objet de l’évaluation de l’impact de la télépharmacie sur l’autogestion de la maladie et ont toutes deux présenté des marqueurs positifs de l’intervention planifiée du pharmacien.
- Concernant la mesure de l’adhérence au traitement, les études ont identifiées sept interventions mesurées sur huit issues parmi lesquelles cinq présentent des marqueurs positifs (62.5%), trois marqueurs neutres (37.25%).
Ce que nous savions déjà
- Le rôle et les retombées du pharmacien dans l’usage de la télépharmacie sont peu documentés. Il y a tout de même 3 articles pivots que nous pouvons consulter à ce sujet : PMID23821088 PMID18577730 PMID24381239 .
- On peut consulter le site Impact Pharmacie et la fiche synthèse sur la la télépharmacie
Ce qu’on se pose comme question
- Y aurait-il plus de marqueurs négatifs si toutes les études comparaient une intervention en personne vs. par télépharmacie ?
- Y aurait-il une différence significative entre la qualité des soins cliniques faits par communication téléphonique ou video-conférences ?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Documenter tous les conseils faits par téléphone ou vidéo-conférence et y noter la durée.
- Avoir un mode d’authentification sécuritaire lors des consultations téléphoniques pour préserver la confidentialité.
Auteur : Nesrine Nimer, Éléonore Ferrand
Création : 1 Février 2018