Ce que cette étude nous apprend :
- Étude rétrospective avant/après au sein d’un hôpital universitaire dans l’état de New York, USA.
- Échantillon de 81 patients hospitalisés (hors soins intensifs) entre janvier et février 2016 comparé aux dossiers de 61 patients hospitalisés en octobre 2015.
- L’intervention pharmaceutique consistait en une évaluation de la pertinence des prescriptions d’anti-acides. La non-conformité des prescriptions était à l’origine de recommandations discutées avec les cliniciens. Les prescriptions de sortie, l’impact économique, l’acceptation de l’intervention, l’incidence de colite à clostridium difficile et de saignement GI ont également été explorée.
- L’intervention pharmaceutique a montré une réduction relative de 48% sur le nombre de jour de prescriptions inappropriées entre le groupe intervention et contrôle (p<0,01) :Cent seize jours de prescriptions était inappropriés sur les 337 jours analysés contre 270 jours sur les 426 analysés dans le groupe contrôle.
- L’intervention est associée également a une réduction relative de 75% du nombre de patients ayant une prescriptions inadaptées au congé :Trois patients parmi 81 dans le groupe intervention contre 13 patients sur 61 dans le groupe contrôle.
- Aucun patient n’a présenté de colite a Clostridium. Un seul patient du groupe contrôle a présenté un épisode de saignement.
- La totalité des interventions ont permis de sauver 75 $. Une réduction des coûts/patient de 87% passant de 1,03$ à 0.13$ a été constatée en comparant les données des deux groupes.
Ce que nous savions déjà :
- Le rôle et les retombées du pharmacien dans la gestion des thérapies acidose suppressives sont peu documentés. Toutefois, l’usage approprié de ces thérapies préoccupe un bon nombre de pharmaciens. Nous avons recensé une étude indexée évaluant l’impact positif du pharmacien lorsqu’impliqué dans un programme de gastro protection : PMID25820164.
- Une revue systématique évalue l’effet des interventions visant à réduire l’usage inapproprié des médicaments en maison de retraite : PMID21496345.
Ce qu’on se pose comme question :
- Les patients des soins intensifs ont-ils des prescriptions appropriées ?
- L’étude est-elle assez longue ?
- L’arrêt des thérapies anti acide au congé persiste-t-il dans le temps ou sont elles reconduites en ville ?
Ce que vous pouvez notamment faire :
- Des études ont montré qu’une exposition aux inhibiteurs de la pompe à protons favorisait la survenue de pneumopathie, ostéoporose, de carence en magnésium et vitamine b12 en plus de la survenue de colite à Clostridium.
- Il est important de diffuser l’information et évaluer la pertinence des prescriptions en ville et à l’hôpital.
Auteur : Éléonore Ferrand
Création : 12 juillet 2017