Ce que cette étude nous apprend
- Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective réalisée aux États-Unis en 2015.
- L’objectif de l’étude est d’identifier le bénéfice clinique et quantifier l’utilité d’un programme de gestion des chimiothérapies mené par un pharmacien.
- 31 patients inclus dans l’étude soit 14 patients dans le groupe pré-implantation et 17 dans le groupe post-implantation.
- L’étude consiste en la comparaison de manière rétrospective de 2 cohortes de patients recevant de l’abiratérone, le bicalutamide ou de l’enzalutamide pour un cancer de la prostate métastatique hormono-résistant. La première cohorte est un groupe de patients vu par l’équipe d’oncologie 21 mois avant l’implantation du programme mené par un pharmacien sur la surveillance des anticancéreux. La deuxième cohorte est un autre groupe de patients vus 24 mois après l’implantation du programme. Le programme inclut plusieurs services: éducation aux patients sur la chimiothérapie prise par voie orale, gestion de l’efficacité, l’innocuité, l’adhésion, les interactions médicamenteuses et les soins de support. De plus, les patients peuvent être suivis à la fois avec l’oncologue et le pharmacien lors de visites cliniques ou avec le pharmacien seul, par téléphone ou par courriel.
- Les issues mesurées sont le nombre d’interventions par patient, l’adhérence à la surveillance des paramètres de laboratoire ainsi que le temps global pendant lequel le patient est sous traitement.
- Les résultats de l’étude démontrent que le groupe post-implantation a significativement plus d’interventions par patient comparativement au groupe pré-implantation (respectivement, 6.9 interventions vs 2.6 interventions) (p=0.004)
- De plus, le groupe post-implantation a significativement plus de patients adhérents à la surveillance des paramètres de laboratoire comparativement au groupe pré-implantation (respectivement, 10 patients vs 3 patients) (p=0.04)
- Cependant, il n’y a pas de différence significative entre le groupe pré-implantation et post-implantation en ce qui concerne le temps global pendant lequel le patient est sous traitement (respectivement, 8.1 mois vs 10.3 mois) (p=0.341)
Ce que nous savions déjà
- Le rôle et les retombées du pharmacien en oncologie sont bien documentés.
- Trois études recensent l’impact positif des interventions du pharmacien dans la gestion des effets indésirables associés à la chimiothérapie PMID24726204 PMID21414113 PMID23949839.
- Trois études rapportent les retombées positives du pharmacien sur la détection des prescriptions inappropriées, d’erreurs ou d’omissions médicamenteuses PMID24726204 PMID19662439 PMID1880891.
- Deux études ont évalué la satisfaction des patients suite aux interventions du pharmacien PMID24726204 PMID23179492.
- Pour en apprendre davantage, on peut consulter le site «Impact Pharmacie» et la page synthèse des thèmes «cancer» et «hématologie-oncologie».
Ce qu’on se pose comme questions
- Les résultats auraient-ils été aussi concluants avec une étude randomisée contrôlée et une taille d’échantillon plus grande?
- Les résultats sont-ils généralisables à une autre institution?
- Est-ce que les résultats auraient été différents si les chercheurs regardaient séparément chaque médicament à l’étude?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Partager les stratégies afin de gérer la chimiothérapie (p.ex. effets secondaires, interactions médicamenteuses).
- Évaluer le rapport coût-efficacité de l’utilisation de la chimiothérapie par voie orale.
- Évaluer la possibilité d’instaurer un service de surveillance des paramètres de laboratoire géré par un pharmacien spécialisé en oncologie.