Ce que cette étude nous apprend :
- Étude rétrospective observationnelle non randomisée dans des hôpitaux des états du nord-est des États-Unis et le District de Columbia, durant 6 mois en 2013.
- Échantillon de 131 patients dans le groupe contrôle et 131 dans le groupe intervention, chacun ayant des caractéristiques similaires. Au sein de chaque groupe, les patients sont départagés en 2 : patients à risque modéré à élevé et patients à risque élevé. L’attribution dans les groupes a été évalués selon : l’âge, le nombre et le type de médicaments, les comorbidités, l’historique médicamenteux et hospitaliers. Les patients ont été invités par téléphone à participer à l’étude trois jours après le congé.
- L’objectif de l’étude était d’évaluer si un programme de transition de soins basé sur
la reconciliation médicamenteuse était efficace pour réduire les taux de réadmission à 30 jours toutes causes confondues. Les motifs de réadmissions ont été aussi analysés afin de voir s’ils étaient identiques à la précédente et l’impact financier de l’intervention a également été évalué. - L’intervention pharmaceutique a consisté en une revue de la médication personnalisée, à domicile pour les patients à risque élevé (n = 54) et par téléphone pour les patients à risque modéré à élevé (n = 77). Les patients étaient suivi 30 jours après leur congé. Était également fournit aux patients des conseils sur l’adhérence, le plan de traitement et un soutien motivationnel.
- L’intervention est associée à une réduction de 50% du risque relatif de réadmission dans les 30 jours, toute cause confondue représentant une diminution de 11.1% du risque absolue. Les patients du groupe intervention étaient moins susceptibles d’être réadmis.
- L’estimation des coûts révèle que pour 1$ investi, le retour sur investissement est de 2$. Une économie de 1347$ par patient a été estimée suite aux interventions du pharmacien.
- Le problème le plus fréquemment identifié par la revue de médication concernait surtout l’omission d’une thérapie à la sortie (67% des cas).
Ce que nous savions déjà :
- Les rôles et retombées du pharmacien sur les coûts de santé sont bien documentés. Nous avons recensé plusieurs études indexées dont PMID9248601, PMID23636160 et PMID17249858.
- On peut consulter le site Impact Pharmacie et la fiche synthèse sur l’économie de la santé.
Ce qu’on se pose comme question :
- Quel est l’impact du programme à plus long terme ?
- Les patients ont ils rencontré d’autres professionnels à la sortie pouvant potentialiser les résultats ?
- Quel est le coût réél associé à l’invetissement, notamment au déplacement du pharmacien à domicile pour son intervention?
- Combien de pharmaciens étaient mobilisés et quelle était la durée de l’intervention ?
- Est il possible de déterminer si l’intervention est plus efficace via un coup de téléphone ou la visite à domicile ?
- L’estimation des coûts peut varier d’une localisation géographique à une autre. Cette étude peut-elle alors être généralisée aux autres hôpitaux ?
Ce que vous pouvez notamment faire :
- Mettre en place un lien pharmacie de ville – hôpital pour chaque patient.
- Renforcer ou prioriser la prise en charge des patients ayant des facteurs de risques plus importants.
- Les patients sont bien souvent enclin à recevoir un suivi surtout si celui ci leur évite une ré hospitalisation, le proposer dès qu’opportain.
- Vérifier l’abscence d’omission des traitements à la sortie des patients.
- Diffuser les informations aux autres professionnels de santé.
Auteurs : Perrine Scherrer, Éléonore Ferrand
Création : 25 juillet 2017