Morrison C, MacRae Y. Promoting Safer Use of High-Risk Pharmacotherapy: Impact
of Pharmacist-Led Targeted Medication Reviews. Drugs Real World Outcomes. 2015
Sep;2(3):261-271.
Ce que cette étude nous apprend
- Étude de cohorte prospective réalisée dans 16 établissements de santé du conseil de santé NHS Highland en Écosse.
- Intervention entre juin 2012 et février 2013
- 3184 patients inclus parmi 39.399: Inclusion si présence d’au moins un médicament à risque élevé lors d’un renouvellement de prescription.
- La pertinence de la pharmacothérapie a été évaluée et des recommandations ont été émises lorsque le médicament à risque devait être modifié ou cessé. L’acceptation ou le refus de ces recommandations ainsi qu’un suivi sur la survenue des effets indésirables sur an ont été récolté.
- Au total, les pharmaciens ont effectué 440 recommandations dont 94% (413/440) concernaient des patients âgés de plus de 60 ans parmi lesquelles 49% (214/440) ont été acceptées par les médecins.
- Une différence significative a été observée dans la proportion d’effets indésirables survenus suite aux recommandations. 10% (22/226) des recommandations rejetées ont occasionnées des effets indésirables contre 0% (0/179) des recommandations acceptées. Selon les auteurs, 21 cas de survenue d’effets indésirables dont trois ayant conduit à une hospitalisation auraient probablement été évités si le médecin avait accepté la recommandation du pharmacien.
- Les médicaments ou les combinaisons de médicaments à risque élevé ont été identifiés à l’aide d’outil notamment le START/STOP, une liste des médicaments anticholinergiques. L’étude suggère d’adopter une plus grande vigilance sur ces associations:
- Les AINS/diurétique/IECA (triple whammy)
- Les AINS/médicaments réduisant la fonction rénale
- Les AINS/absence d’IPP chez les 75 ans et plus
- Les hypnotique/benzodiazépine, les antidépresseurs tricycliques et les antipsychotiques chez les plus de 60 ans.
- Les médecins généralistes ayant participé à l’étude ont reconnu l’importance du pharmacien.
Ce que nous savions déjà
- Le rôle et les retombées du pharmacien dans la vigilance et les effets indésirables sont relativement bien documentés.
- On peut consulter le site Impact Pharmacie et la fiche synthèse sur la vigilance et effets indésirables
Ce qu’on se pose comme question
- L’impact aurait il été le même en présence d’un groupe contrôle ?
- Faudrait il établir d’autres listes de médicaments à risques élevés pour les populations plus jeunes, ou d’autres populations polymédicamentées ?
- Un suivi sur une plus longue durée aurait-il permis de détecter 100% des effets indésirables ?
- Les patients déclarent ils tous la survenue d’effets indésirables, quelles sont les croyances de la population sur les effets indésirables ?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Faire une révision adéquate de la pharmacothérapie des patients en collaboration avec les médecins généralistes.
- Utiliser les critères STOPP/START comme outil d’aide à la révision de la pharmacothérapie chez les personnes de 65 ans et plus.
- Assurer le suivi des effets indésirables des médicaments à risque élevé.
- Evaluer tous les profils, pas uniquement les personnes âgées.
Auteur : Sarah Pelletier, Éléonore Ferrand
Création : 24 juillet 2017