Erreurs dans les prescriptions de traitements antirétroviraux lors des hospitalisations : comment le pharmacien peut-il les diminuer?

Batra R, Wolbach-Lowes J, Swindells S, Scarsi KK, Podany AT, Sayles H, Sandkovsky U. Impact of an electronic medical record on the incidence of antiretroviral prescription errors and HIV pharmacist reconciliation on error correction among hospitalized HIV-infected patients. Antivir Ther. 2015;20(5):555-9.

 

Ce que cette étude nous apprend

  • Étude observationnelle prospective réalisée dans le Nebraska Medical Center, aux États-Unis. Ce centre hospitalier reçoit environ 150 à 200 admissions de patients infectés par le virus d’immunodéficience humaine (VIH) par année. Une étude antérieure par la même équipe de recherche en 2009-2011 rapporte un taux d’erreurs de prescription d’antirétroviraux de 35,1% dans cet établissement. 55% de ces erreurs n’étaient jamais corrigées lors des hospitalisations.
  • Échantillon de 186 admissions au centre médical pour un total de 105 patients différents ayant reçu l’intervention du pharmacien entre 2013 et 2014.
  • Le pharmacien spécialisé en VIH effectuait une réconciliation de la thérapie antirétrovirale prise au domicile avec les prescriptions de l’hôpital au courant des 24 premières heures d’admission. Le processus consistait à l’identification des différences de thérapie et à la communication avec l’équipe médicale traitante de ces divergences afin de les corriger.
  • 43 erreurs médicamenteuses identifiées parmi 31 admissions (16,7% de toutes les admissions).
  • L’incidence des erreurs de prescriptions a diminué de 35,1% en 2009-2011 (sans intervention du pharmacien) à 16,7% en 2013-2014, avec un risque relatif de 0,47 (IC95% = 0,34 – 0,67).
  • Erreurs ont 61% moins de chance de se produire dans le groupe intervention qu’avant l’implantation de l’intervention (p<0,001).
  • Erreurs les plus fréquentes : horaires d’administration incorrects (42%), omissions d’un médicament de la thérapie antirétrovirale (21%), interactions médicamenteuses (18,6%) et doses incorrectes (16%).
  • Toutes les erreurs médicamenteuses ont été corrigées par le pharmacien au courant de l’hospitalisation des patients. 65% des erreurs étaient corrigées dans les 24h après l’admission; 81,4% étaient corrigées dans les 48h après l’admission.
  • Erreurs ont 9,4 fois plus de chance d’être corrigées dans les 24 premières heures dans le groupe intervention qu’avant l’implantation de l’intervention (p<0,001).

 

Ce que nous savions déjà

 

Ce qu’on se pose comme questions

  • Est-ce qu’il sera possible d’appliquer un tel protocole dans les établissements de santé dans un contexte de ressources limitées et de charge de travail élevée? Si oui, quel en sera le coût?
  • Est-il possible d’espérer les mêmes résultats dans les centres ne possédant pas d’équipe multidisciplinaire spécialisée en VIH?

 

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Mettre en place un système de surveillance des erreurs médicamenteuses des thérapies antirétrovirales lors de l’admission des patients à un établissement de santé.
  • Posséder une équipe multidisciplinaire spécialisée en VIH comprenant un pharmacien dans l’établissement de santé.

 


Auteur:
Roxanne Lessard-Hurtubise

Création: 20 octobre 2016

 

 

 

 

 

 

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