Ce que cette étude nous apprend
- Cette étude s’est déroulée en 2014 sur une unité de médecine interne d’un hôpital en Turquie.
- L’objectif de cette étude observationnelle était d’évaluer l’impact d’un pharmacien clinicien qui exécute des bilans comparatifs, recherchant des médicaments inappropriés ou des problèmes liés à la médication dans un contexte de revue de la médication à l’admission à l’unité de médecine interne.
- L’étude ciblait des patients âgés de plus de 65 ans prenant au moins un médicament à domicile.
- Pour les 133 patients sélectionnés, et afin d’établir le bilan comparatif, le pharmacien utilisait comme source d’information les boîtes de médicaments des patients, les anciennes prescriptions et questionnait les patients ainsi que leurs proches.
- Les résultats démontrent que le pharmacien a mis en évidence 394 écarts (chez 111 des 133 patients) entre la médication pré-hospitalisation et en cours d’hospitalisation dont 88,3% étaient non désirés et non appropriés.
- Des médicaments potentiellement inappropriés selon les critères de Beers ont été identifiés chez 19,5% (26/133) des patients, les plus fréquents étant les échelles d’insuline (34,49%, 10/133) et la digoxine (17,25%, 5/133).
- Le pharmacien a identifié 396 problèmes liés à la médication des patients chez 115 des 133 patients à l’étude, les problèmes les plus fréquents étant une indication non traitée et un médicament ne produisant pas l’effet escompté.
- Le pharmacien a également fait des recommandations au médecin traitant de l’unité, dont 85,6% ont été acceptées par ce dernier.
- Des interactions médicamenteuses ont été reconnues chez 38,4% (51/133) des patients.
Ce que nous savions déjà
- Le pharmacien joue un rôle important en effectuant des bilans comparatifs à l’admission, au transfert d’unité et au départ des patients. Vous pouvez consulter la page « Bilan comparatif à l’arrivée » sur le site Impact Pharmacie afin d’en apprendre davantage.
- Agrément Canada demande que les pharmaciens effectuent des bilans comparatifs à l’admission, lors des transferts et au départ pour tous les patients de tous les établissements de santé, et ce, d’ici 2017.
Ce qu’on se pose comme questions
- Le nombre d’interactions recensées par le pharmacien de l’étude pourrait-il avoir été surestimé en raison de l’outil utilisé pour dénombrer les interactions (Medscape Drug Interaction Checker)?
- Quel est le ratio coût-efficacité de l’exécution systématique de bilans comparatifs par le pharmacien?
- Est-ce que le nombre d’erreurs recensées varient d’une unité de soins à l’autre et d’un hôpital à l’autre? Devrions-nous attribuer plus de pharmaciens à certaines unités plus à risque?
- Comment les autres professionnels de la santé peuvent-ils contribuer à l’élaboration des bilans comparatifs?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Mettre en évidence l’impact de l’exécution structurée et systématique des bilans comparatifs réalisés dans l’établissement de santé.
- Recenser les écarts mis en évidence par les bilans comparatifs effectués ainsi que le temps accordé à cette activité.