Ce que cette étude nous apprend
- Étude randomisée contrôlée prospective, au sein d’un département d’oncologie d’un centre hospitalier de Shanghai, Chine.
- Échantillon de 149 patients de 18 à 70 ans, présentant un cancer traité par une chimiothérapie de moins de trois cycles et dont l’espérance de vie est supérieure à 6 mois. Dont 72 dans le groupe contrôle et 77 dans le groupe intervention.
- Les patients ont été répartis de façon aléatoire dans l’un ou l’autre des 2 groupes. Les patients du groupe intervention reçoivent des soins pharmaceutiques incluant une éducation au traitement et des conseils psychologiques sous la forme d’entretiens de 30 minutes 2 fois par semaine pendant 2 mois et un livret fournissant aux patients les informations suivantes: les objectifs de la chimiothérapie, la préparation et l’évaluation de la chimiothérapie, la prévention et la gestion des effets indésirables et les précautions à prendre avec les chimiothérapies orales. L’éducation thérapeutique se concentre sur l’usage des médicaments, les règles hygiéno-diététiques. Les pharmaciens sont en tout temps en contact avec les patients (téléphone, mail) durant toute la période. Les patients sont encouragés à échanger à propos de leur médication avec les autres professionnels de santé ainsi qu’à leurs proches. Les patients du groupe contrôle reçoivent le service médical normal. La collecte des données s’effectue via un questionnaire portant sur la qualité de vie et un questionnaire de 25 questions permettant d’évaluer les connaissances, l’attitude et les comportements vis-à-vis de leur pathologie. Un score haut représente une grande connaissance, une attitude positive et un bon comportement. Les questionnaires ont été remplis avant et après l’intervention pharmaceutique par chacun des 2 groupes.
- En ce qui concerne les réponses aux questionnaires sur les connaissances, l’attitude et le comportement des patients vis-à-vis de leur pathologie avant l’étude, le score est globalement similaire entre les 2 groupes avant l’étude malgré un score de connaissance un peu plus élevé dans le groupe contrôle. Après l’étude, le score est significativement plus élevé dans le groupe intervention vs groupe contrôle (connaissance : 17.71 vs 11.86, attitude : 16.04 vs 22.04; comportement : 4.92 vs 5.69) avec p<0.05.
- En ce qui concerne les réponses au questionnaire concernant la qualité de vie des patients cancéreux avant l’étude, le score est similaire entre les 2 groupes mais il apparait significativement plus élevé dans le groupe intervention (59.09) que dans le groupe contrôle (52.78) avec p<0.05. On note une amélioration des fonctions cognitives et émotionnelles ainsi qu’une diminution des symptômes suivants : fatigue, nausées, vomissements, douleur, troubles du sommeil, constipation et diarrhées.
Ce que nous savions déjà
- Le rôle et les retombées du pharmacien en hématologie-oncologie sont relativement bien documentés.
- On peut consulter le site Impact Pharmacie et les fiches synthèses « Hémato-oncologie » et « Cancer ».
Ce qu’on se pose comme questions
- L’amélioration des variables observées est-elle due plus aux entretiens pharmaceutiques ou au livret fourni aux patients?
- Une étude unicentrique avec peu de participants est-elle assez représentative ?
- L’intervention serait-elle réalisable en pharmacie communautaire?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Mettre en place des entretiens pharmaceutiques visant à améliorer les connaissances et la qualité de vie des patients atteints d’un cancer.
- Mettre à disposition de ces patients des livrets informatifs sur leur maladie et leurs traitements.
- Évaluer la possibilité de mise en place d’outils permettant de mesurer la qualité de vie des patients cancéreux ainsi que leurs connaissances.