Ce que cette étude nous apprend
- Étude comparative et rétrospective, au sein de deux cliniques d’oncologie en Californie du nord, États-Unis.
- 45 patients inclus, âgés de plus de 18 ans, présentant un diagnostic de leucémie myéloïde chronique (LMC) et traité par inhibiteur de tyrosine kinase (TKI) sur une période allant du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2014.
- Les dossiers de prescriptions électroniques des patients répondant aux critères d’inclusion ont été revus. De nombreuses données sont récoltées dont notamment les interventions du pharmacien et l’historique médicamenteux. Deux pharmaciens ont ensuite collectés les informations de façon indépendante. Le taux d’observance des TKI était comparé à celui des patients présentant une LMC et ayant reçu des soins usuels, sans pharmaciens, d’une autre clinique d’oncologie dont les résultats ont été précédemment reportés dans une autre étude (groupe contrôle). La première issue de l’étude était l’observance aux TKI, déterminée par le MPR (Medication Possession Ratio). L’observance était considérée comme grande si le MPR était supérieur ou égal à 90%; le patient était considéré comme non-observant si le MPR était inférieur à 90%. La deuxième issue incluait les interventions du pharmacien dans l’identification et la gestion des interactions médicamenteuses, des effets indésirables, des ajustements de doses, le suivi biologique.
- En ce qui concerne le taux d’observance, il apparaît plus élevé dans le groupe ayant bénéficié d’une approche pharmaceutique : 88.7% dans le groupe intervention vs 65.8% dans le groupe contrôle avec p<0.0046.
- Concernant les interventions pharmaceutiques réalisées, on note un total de 567 interventions dont 95 (16.8%) concernant la gestion des effets indésirables, 109 (19.2%) concernant la détection d’interactions médicamenteuses, 82 (14.5%) concernant l’ajustement de la dose de TKI, 200 (35.3%) à propos des résultats biologiques, 74 (13.1%) concernant les médicaments hors traitement de la LMC et 7 (1.2%) concernant d’autres interventions.
Ce que nous savions déjà
- Le rôle et les retombées du pharmacien dans l’évaluation de la pharmacothérapie et sur l’évaluation des thérapeutiques sont relativement bien documentés.
- On peut consulter le site Impact Pharmacie et la fiche synthèse «évaluation de la pharmacothérapie » et « évaluation des thérapeutiques ».
Ce qu’on se pose comme questions
- Le groupe contrôle n’aurait-il pas dû être des patients des mêmes cliniques d’oncologie plutôt que de se référer à une étude préexistante?
- Le MPR peut-il vraiment être considéré comme équivalent à l’observance des patients?
- On se demande quel rôle a réellement joué le pharmacien dans l’amélioration de l’observance dans l’intervention décrite par l’étude?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Mettre en place des séances d’éducation thérapeutique afin d’améliorer l’observance des patients sous chimiothérapies orales.
- Mettre à disposition des patients de la documentation sur les chimiothérapies orales.