Quelles sont les retombées des pharmaciens évaluant la pharmacothérapie en soins à domicile?

Zillich AJ, Snyder ME, Frail CK, Lewis JL, Deshotels D, Dunham P, Jaynes HA, Sutherland JM. A randomized, controlled pragmatic trial of telephonic medication therapy management to reduce hospitalization in home health patients. Health Serv Res. 2014 Oct;49(5):1537-54. 

Ce que cette étude nous apprend

  • Essai randomisé en grappes et contrôlé, mené au sein de 40 centres de coordination de soins à domicile, aux États-Unis.
  • Échantillons de 475 patients randomisés dans le groupe intervention et de 486 patients randomisés dans le groupe contrôle.
  • Les patients éligibles étaient admis dans un programme d’hospitalisation à domicile pour une durée pré-déterminée et constante de 60 jours. Les patients du groupe contrôle recevaient les soins usuels des infirmières employées par les agences de soins à domicile (bilan comparatif des médicaments à l’admission, préparation et administration des médicaments, surveillance de la pharmacothérapie, évaluation de l’innocuité du traitement et éducation thérapeutique). Pour les patients du groupe intervention, en plus des soins usuels, le pharmacien récoltait et analysait les informations obtenues par l’infirmière à l’admission. Un technicien en pharmacie contactait le patient par téléphone une première fois pour contre-vérifier les informations de l’infirmière. Le pharmacien contactait alors le participant par téléphone pour évaluer la pharmacothérapie, détecter de nouveaux problèmes médicamenteux et proposer un plan de soins. Le pharmacien rappelait le patient à 7 jours pour un premier suivi des changements apportés, puis des entretiens téléphoniques additionnels étaient réalisées au besoin durant le séjour de 60 jours. Les taux d’hospitalisation toute cause ont été divisés en sous-groupes selon les risques initiaux de réhospitalisation.
  • L’intervention a diminué les taux d’hospitalisation de façon significativement plus importante chez les participants du groupe intervention jugés à faible risque d’hospitalisation que ceux du groupe contrôle, à 30 jours (p<0,001) et à 60 jours (p=0,006).
  • Aucune différence significative n’a été observée entre les taux d’hospitalisation chez les participants jugés à risque intermédiaire d’hospitalisation à 30 jours (p=0,07) et à 60 jours (p=0,06), ni chez ceux jugés à haut risque d’hospitalisation à 30 jours (p=0,16) et à 60 jours (p=0,34), ni chez ceux jugés à très haut risque d’hospitalisation à 30 jours (p=0,16) et à 60 jours (p=0,81). Aucune différence significative n’a été observée entre les taux d’hospitalisations tout risque confondu, à 30 jours (p=0,20) et à 60 jours (p=0,26).

Ce que nous savions déjà

  • Il existe peu de documentation sur le rôle et les retombées du pharmacien en hospitalisation à domicile. Les activités pharmaceutiques recensées dans la littérature scientifique vont des conseils aux patients à l’enseignement à l’extérieur du département de pharmacie, en passant par la surveillance de la pharmacothérapie et par la gestion.
  • Nous n’avions pas identifié d’indicateurs de retombées positives jusqu’à présent.
  • On peut consulter le site «Impact Pharmacie» et la fiche synthèse «Hospitalisation à domicile».

Ce qu’on se pose comme questions

  • L’atteinte de la cible initialement fixée de recrutement de 1 120 participants aurait-elle permis de mettre en évidence davantage de différences statistiquement significatives entre les groupes intervention et contrôle, notamment chez les participants jugés à risque intermédiaire d’hospitalisation?
  • L’intervention a-t-elle eu des effets significatifs à d’autres niveaux cliniques importants, tels que la prévalence d’effets indésirables aux médicaments ou le niveau d’observance des participants?

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Repérer les agences de santé et/ou des résidences pour personnes âgées autonomes de votre région offrant des soins à domicile qui seraient intéressées à intégrer un pharmacien dans la prise en charge des clients.
  • Réfléchir à la possibilité d’identifier des patients à faible risque de réhospitalisation au congé pour pouvoir les référer à une pharmacie offrant des appels ou des visites à domicile.

Auteur : Émile Demers

Relecteur: Mylène Breton

Création : 4 août 2015

Publication: 9 décembre 2015

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