Ce que cette étude nous apprend
- Étude randomisée contrôlée, prospective au sein de l’unité de transplantation de moelle osseuse de l’hôpital de Téhéran, Iran.
- Échantillon de 59 patients en greffe de moelle osseuse dont 30 dans le groupe contrôle et 29 dans le groupe intervention.
- Le pharmacien a d’abord considéré les patients nécessitant l’administration de nutrition parentérale sur la base de critères prédéfinis (p.ex. présence de vomissements, de diarrhées, pourcentage d’apport oral possible, taux d’albumine sérique, etc). Il a ensuite individualisé et ajusté la thérapie en fonction de l’apport oral, du poids ajusté et des résultats de laboratoire des patients. Le pharmacien a été responsable de toutes les étapes du processus : initiation, surveillance et arrêt de la thérapie. Cette intervention a été comparée à un protocole conventionnel de nutrition parentérale administrée par des infirmières.
- L’intervention pharmaceutique a été associée à une amélioration significative du statut nutritionnel (c.-à-d. poids, IMC, taux d’albumine et pré-albumine, taux de protéines totales, bilan azoté; p<0,05) des patients en période post-opératoire.
- L’intervention pharmaceutique a été associée à une diminution de la durée d’administration de la nutrition parentérale: 10,7±4,2 jours versus 18,4±5,5 jours dans le groupe contrôle (p<0.01).
- L’intervention pharmaceutique a été associée à une diminution de la durée d’hospitalisation : 24,7±6,2 jours versus 29,5±8 jours dans le groupe contrôle (p<0,01).
- L’intervention pharmaceutique a été associée à une augmentation de fréquence des hyperglycémies (p=0,01).
- Différence non significative concernant les fréquences des hypertriglycéridémies entre les groupes (p=0,7) et l’augmentation dans les tests de fonction hépatique (p=0,7).
- Les patients du groupe contrôle ont dû recevoir plus d’antibiotiques durant l’hospitalisation (p=0,02).
- La fièvre et la thérapie antibiotique ont été de plus longues durées dans le groupe contrôle (p=0,01 et p=0,03 respectivement).
- Les désordres électrolytiques ont été plus fréquents dans le groupe contrôle (p<0,01).
- Le nombre de jours nécessaires à la prise de la greffe n’a pas différé entre les deux groupes (p=0,63).
Ce que nous savions déjà
- Le pharmacien a un rôle important en alimentation parentérale : il évalue la pharmacothérapie et l’utilisation des médicaments, effectue le suivi de la thérapie, prodigue des conseils aux patients, participe à la prévention et la gestion des risques. Il n’existe cependant encore peu d’études traitant du rôle et des retombées du pharmacien en alimentation parentérale.
- On peut consulter le site Impact Pharmacie et la fiche synthèse «Alimentation parentérale».
- On peut consulter l’affiche Alimentation parentérale présentée au congrès de l’European Society of Clinical Pharmacy, Prague 2013.
Ce que qu’on se pose comme question
- Les retombées du pharmacien peuvent-elles être surestimées compte tenu du fait que le protocole conventionnel auquel était comparée l’intervention ne fournissait pas d’emblée un apport nutritionnel optimal?
- Les différences de sexe des patients et de type de transplantation entre les deux groupes peuvent-elles avoir une influence sur les résultats?
- La durée du suivi était-elle trop courte?
Ce que vous pouvez notamment faire
- Réfléchir à l’élaboration de protocoles structurés pour la nutrition parentérale individualisée.
- Partager des stratégies de prise en charge de la nutrition parentérale des patients.
Auteur Emilie Mégrourèche
Relecteur Mylène Breton, Jean-François Bussière
Création 11 mai 2015
Publication 13 mai 2015