Al Hamarneh YN, Hemmelgarn BR, Hassan I, Jones CA, Tsuyuki RT.
Can J Diabetes. 2017 Dec;41(6):580-586. doi: 10.1016/j.jcjd.2017.08.244. Epub 2017 Sep 28.
Ce que l’étude nous apprend :
- Étude prospective randomisée contrôlée menée dans 56 pharmacies communautaires en Alberta au Canada
- Entre janvier 2014 et juin 2015, l’étude inclut 573 patients diabétiques de type 2 répartis en deux groupes : un groupe intervention (n=286 patients) et un groupe contrôle (n=287 patients)
- L’objectif de l’étude était d’évaluer les répercussions d’un programme d’intervention des pharmaciens sur l’estimation du risque cardio-vasculaire chez les patients diabétiques.
- L’intervention pharmaceutique sur le groupe intervention englobait l’évaluation du patient, des résultats de laboratoire et une évaluation individualisée du risque cardio-vasculaire. Les pharmaciens donnaient des recommandations liées aux traitements, initiaient ou adaptaient le traitement afin d’obtenir des paramètres de facteurs de risque cardio-vasculaire conformes aux normes.
- A trois mois : l’intervention pharmaceutique a permis une réduction relative du risque cardio-vasculaire de 21% (p<0.001) soit une différence pour le groupe intervention de 25.8% à 20.1% VS pour le groupe contrôle de 26.9% à 26.5%. Les facteurs de risques individuels se sont également améliorés : baisse de 0.9% du taux d’hémoglobine glyquée (p<0.001), de 8.6 mmHg pour la pression systolique (p<0.001), de 2.7mmHg pour la pression diastolique (p=0.01), de 0.2 mmol/L pour la concentration de LDL cholestérol (p=0.004), baisse du nombre de fumeurs de 24.2 % (p<0.001). De plus, le pharmacien a eu un rôle à jouer dans l’initiation comme dans la déprescription de certains traitements antidiabétiques.
Ce que l’on se pose comme question :
- Les résultats montrant une réduction du risque cardio-vasculaire et des facteurs de risques individuels seraient-ils les mêmes sur une étude plus longue?
- L’initiation et la déprescription de certains médicaments ont-ils un effet bénéfique sur la morbidité des patients?
- Le programme d’intervention des pharmaciens sur l’estimation du risque cardio-vasculaire chez les patients diabétiques est-il généralisable?
- Serait il aussi efficace sans l’autorisation de prescriptions des pharmaciens en Alberta ? ( autorisation de prescription et d’interprétation des résultats de laboratoires, prescription de thérapies)
- Les résultats seraient-ils identiques si l’étude était menée avec des insus?
- Ces résultats sont-ils seulement attribuables à l’intervention du pharmacien?
- Quel est le coût de l’intervention ?
- Quelle était le durée des consultations avec le patient ?
- Quel était le niveau d’acceptation des interventions par les médecins ?
Ce que vous pouvez notamment faire :
- Sensibiliser les patients à la gestion de leurs facteurs de risque cardio-vasculaires.
- Appliquer le programme d’intervention des pharmaciens en routine en pharmacies communautaires.
- Faire un suivi systématique des patients avec des facteurs de risques cardio-vasculaires mal contrôlés.
Auteur : Célie Malaure, Éléonore Ferrand
Création : 28 mai 2018