La présence d’un pharmacien au moment du transfert des patients de l’unité d’hémato-oncologie vers l’unité de soins intensifs peut-elle améliorer la prise en charge des patients ?

Coutsouvelis J, Corallo CE, Dooley MJ, Foo J, Whitfield A. Implementation of a pharmacist-initiated pharmaceutical handover for oncology and haematology patients being transferred to critical care units. Support Care Cancer. 2010 Jul;18(7):811-6

Ce que cette étude nous apprend

  • Étude prospective au sein des unités d’oncologie et d’hématologie d’un hôpital en Australie.
  • L’objectif principal est d’implanter un plan de transfert pharmaceutique et d’évaluer ses retombées sur les erreurs médicamenteuses et les omissions associées et d’optimiser les délais d’administration de doses de médicaments
  • Échantillon de 52 patients dont 22 ayant reçu l’intervention pharmaceutique (période post) et 30 ne l’ayant pas reçu (période pré).
  • L’intervention pharmaceutique consistait à transférer les informations liées aux traitements de chimiothérapie, des soins de bouche, des facteurs de croissance hématopoïétique et des antibiotiques pour tous les patients transférés de l’unité d’hémato-oncologie vers les soins intensifs. Le pharmacien a effectué ce transfert de manière écrite via le dossier médical du patient et de manière verbale auprès de l’équipe médicale des soins intensifs.
  • Aucune intervention pharmaceutique n’était réalisée dans la période pré.
  • Le nombre de patients nécessitant une intervention pharmaceutique est passé de 100% en période pré à 68% en période post (p=0.001). Le nombre moyen d’interventions par transfert a été significativement réduit de 4,8 en pré versus 1,18 en post (p < 0,0001). Le nombre d’erreur ou d’omission par transfert a significativement diminué en moyenne de 4 en pré à 0.45 en post (p < 0,0001). Le nombre de demandes d’information/clarification par transfert est demeuré inchangé, soit de 0,83 en pré et de 073 en post (NS). La proportion des thérapies spécifiques administrées à temps a significativement augmenté, passant de 57% en pré à 96% en post p < 0,0001).
  • L’implantation du plan de transfert pharmaceutique a permis de réduire les erreurs médicamenteuses et les omissions et d’optimiser les délais d’administration de doses de médicaments.

Ce que nous savions déjà

Ce qu’on se pose comme question

  • Les résultats sont-ils généralisables à d’autres cliniques et hôpitaux en oncologie ?
  • Les résultats auraient-ils été similaires si le nombre de patients inclus avaient été plus important ?
  • Les résultats auraient-ils été similaires si l’inclusion des patients dans la période pré et dans la période post avait été effectuée en même temps ?
  • Les résultats auraient-ils été similaires avec une étude randomisée contrôlée ?
  • Quelle est la méthode optimale de transfert de patients vers un autre palier de soins ?
  • Intègre-t-on suffisamment cet aspect à la formation des pharmaciens nord-américains ?

Ce que vous pouvez notamment faire

  • Réfléchir à la mise en place structurée d’un processus systématique de transfert de patients entre services ou paliers de soins
  • Comparer le taux d’erreurs médicamenteuses ou d’omission de cette étude à vos taux locaux
  • Partager davantage les stratégies de prise en charge en oncologie.

Auteurs : Mathilde Billaux

Relecteur : Jean-François Bussières

Création : 12 janvier 2015

Publication : 11 mars 2015

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